Fraternités bien (al)léchantes (Coed fever)

L’âge d’or du X américain prouve une fois de plus ses qualités. Cette nouvelle collection (Les trésors du X américain) parue chez Wild Side ne semble pas en manque de références cultes. Après le très fameux Debbie does Dallas, la collection du chat qui miaule ressort des fonds de tiroirs une autre perle du cinéma porno made in US. Coed fever se déroule dans les associations étudiantes et fratries dans laquelle se regroupe chaque étudiant. Toutes les scènes apportent leur lot de sexe vintage, et on aime retrouver le geek vison seventies, étudiant informaticien avec cheveux gominés et lunettes triple-foyer.
Même si le film semble une parodie de la comédie adolescente, genre populaire aux Etats-Unis et tant utilisé par les grands réalisateurs tels que John Landis (American College, 1978), le réalisateur Gary Graver reprend les codes du genre mais ne parvient pas à les élever. Tourné avec humour et désinvolture, le film ne manque pourtant pas d’attraits par son côté ludique et sa lubricité. Pour exemple, la séquence d’ouverture où une jeune étudiante (Samantha Fox) fait une gâterie buccale à son professeur pour faire monter sa note de F à A+. Cependant on finit vite par s’ennuyer et seules les scènes osées du film captent l’attention, malgré une certaine forme d’humour, on comprend que Robert Mc Callum est plus intéressé par les jeunes filles que par la trame de son film. On soulignera tout de même certaines répliques qui valent leur pesant de cacahuètes : "rentre ton animal dans son terrier, il est chaud et humide".

Si Bambi Woods et ses copines de Debbie does Dallas incarnait l’Amérique prête à tout pour parvenir à ses fins. Les actrices de Coed Fever tel que Samantha Fox ou encore Annette Haven (aussi doubleuse de Mélanie Griffith dans pour les scènes érotiques de Body double de Brian de Palma) représentent quant à elles le penchant déjanté et lubrique d’une Amérique puritaine et bien pensante des fraternités américaines. Moins sensuelle et érotique que Debbie, Coed fever prône le désenchantement et la recherche de diversités (triolisme et scènes lesbiennes). Mais c’est surtout grâce aux ustensiles, aux nombreux sextoys utilisés (ces objets si courant de nos jours ne l’était pas dans les seventies) que le réalisateur montre sa modernité.

Même si Coed Fever ne représente pas non plus un modèle du genre, on peut tout de même remarquer l’humour de son réalisateur et les cultissimes scènes de sexe qui ne se prennent pas aux sérieux. Le cinéma porno de notre époque aurait peut-être quelques leçons à recevoir de ce film pour réussir à offrir des œuvres plus alléchantes.

Coed fever
un film de Robert MC Callum, disponible en DVD (éditions Wild Side)
avec Vanessa Del Rio, Samantha Fox, Annette Haven

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