Regime sans sexe (La Reine des pommes)

Encore un film sur les trentenaires qui vient contaminer les écrans. Sur le papier, le film de Valérie Donzelli a des attraits dans la forme, moins dans la narration. Adèle (Valérie Donzelli), trentenaire, tente de faire face à une rupture. Le scénario tient du déjà-vu, ces cinq dernières années le cinéma français a eu son lot de ruptures et de conseils avisés sur la post-dépression. La Reine des pommes ne relève pas le niveau. La tante (Béatrice de Staël) prodigue des conseils en vigueur, ceux entendus partout, florilège d’idioties que, quiconque ayant vécu une rupture, a entendu un millier de fois (heureusement la fameuse phrase du « un de perdu dix de retrouvés» n’est pas présente ici). La grande idée du film revient toutefois à faire incarner par le même acteur (Jérémie Elkaïm) tous les rôles masculins, de l’ex, aux futurs ex. Il agit ainsi comme un fantôme modelé sur les corps des différentes rencontres de la jeune femme et sur ses propres doutes quant à ce que l’on appelle l’amour. Mais, les séquences se suivent et ont un goût de déjà vu, de niaiseries compilées les unes après les autres. On finit par découvrir que La Reine des pommes est en fait des patchworks de tous les films sur les trentenaires que l’on a déjà vu. Sans compter que les différents lieux de rencontres semblent tout droit sortis d’un manuel pour jeune fille tiré de la presse féminine qui orne les devantures de n’importe quel bureau de presse.

Le conte moderne difficile à mettre en place. On retrouve le méchant roi joué par l’ex, la gentille fée et ses superbes conseils jouée par la tante, mais surtout le jeune chevalier blanc tel le prince charmant de cendrillon qui n’arrivera que lors de la coda, quand la petite trentenaire sera devenue grande. Le passage à l’âge adulte pour la réalisatrice/actrice passe aussi par la mise en scène. Le film monté avec les moyens de Valérie Donzelli et une petite caméra numérique aurait peut-être mérité un plus grand travail de préparation. Le défaut principal du film reste surtout l’étalonnage ambiant, chacune des parties est différentes de celles qui la précède, ce manque d’uniformité trouble l’attention du spectateur et fait ressortir le côté cheap du film. Dommage que Valérie Donzelli fasse de La Reine des pommes une tarte lourde à digérer.


La Reine des pommes
de Valérie Donzelli, sortie le 24 février
avec Valerie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire