Bête et méchant ! (Be Bad)

Sois méchant, mais tais toi ! Cette phrase pourrait être la punch line du film tellement celui ci est décevant. 
On attendait beaucoup de ce nouveau film avec Michael Cera, formidable acteur découvert dans Supergrave, et qui a l’époque faisait mourir de rire par son physique et surtout par son côté décalé, hors norme, face à la jeunesse américaine contemporaine. Même si rien ne peut-être reprocher à l’acteur, on regrette le manque d’imagination du réalisateur Miguel Arteta, plus connu dans le monde des séries (il a notamment réalisé des épisodes de Ugly Betty ou encore de la tordante et trop courte série Freaks and Geeks).

Pour son entrée dans le septième art, Arteta choisi d’adapter au cinéma le roman Youth in revolt : The journals of Nick Twisp de C.D. Payne. L’histoire d’un adolescent à part, Nick (Michael Cera), qui regarde des films de Fellini, écoute du Franck Sinatra… Bref un ado hors de son époque, avec peu d’amis (si ce n’est un mec suicidaire). Pendant les vacances, il s’éprend d’une jeune femme Sheeni Saunders (Portia Doubleday). Pour ne pas être séparés par la rentrée scolaire, les deux tourtereaux imaginent un plan diabolique : Nick doit se débrouiller pour que sa mère l’envoie vivre chez son père, près de sa dulcinée. Pour arriver à ses fins, le jeune homme devient méchant et se crée un double, Henry Dillinger (en référence à au célèbre gangster américain John Dillinger). Celui-ci lui permet d’accomplir les actes les plus odieux.

Sans innovation, Arteta reprend l’un des thèmes les plus exploité par le cinéma : la dualité.
Le cas Jekill a toujours collaboré à la naissance des scénarios les plus farfelus, Fight Club (David Fincher, 1999) par exemple joue sur ce principe avec brio. Dans Be Bad, cette métamorphose n’est ni plus ni moins que la projection du fantasme de Nick. Henry, petit pantalon blanc, arbore une moustache parfaitement dessinée, la coiffure impeccable et la cigarette au bec (bref, la caricature d’un français).
Totalement improbables, les moments où lui et son double se retrouvent dans le même plan sont pour le moins indigestes. L’éventualité d’un double assis à côté du protagoniste ne rend en rien le film comique, mais au contraire risible, voire abscons. En effet, montrer Henry, en présence de Nick crée le trouble. Non seulement la plupart des scènes tombent alors à l’eau, mais il est bien souvent difficile de comprendre l’apport de ce personnage dans la trame narrative.

Hormis ce défaut, il faut reconnaître tout de même à Arteta la qualité de direction d’acteurs. Mis à part Michael Cera, Steve Belusci est hilarant en père chômeur et désabusé. Mais finalement tous les acteurs ne feront du film qu’une bonne petite comédie un peu loufoque que l’on oublie vite après la séance.




Ne reste plus qu’à espérer pour Michael Cera un bien meilleur prestige avec le très attendu Scott Pilgrim contre le reste du monde normalement sur les écrans en décembre 2010. 




Be Bad (sortie le 1er septembre 2010)
un film de Miguel Arteta 

avec Michael Cera, Portia Doubleday, Jean Smart…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire